(FR) Constantin Dipşe a vécu son art

 

Constantin DIPŞE (1917-2010), artiste-peintre roumain est né dans le village Şurdeşti, département de Maramureş, au Nord de la Roumanie. Le 6ème de huit enfants d’une famille  respectée,  il a acquis et cultivé – dès son enfance – et tout au long de sa vie, les valeurs morales, hérités de ses ancêtres: la liberté, la dignité et l’attachement à son pays, qui pour lui étaient primordiales.

Réfugié dans le midi du pays (à Bucarest), en septembre 1940, pendant l’occupation de la Transylvanie par le régime austro-hongrois, il est resté longuement isolé de sa famille et de tout ce qui lui était cher et proche.

Il devient étudiant aux Beaux-Arts dans la classe du maître Nicolae Dărăscu, mais peu après, il est appelé sous les drapeaux.

Transféré  en tant que dessinateur à l’État-major de l’Aviation, il lui est permis de suivre ses études qu’il achève en 1945. Trois ans après (1948) il termine sa spécialisation équivalente à un doctorat en Beaux -Arts, sous la direction du maître Camil Ressu.

Constantin Dipşe devient membre de l’Union des Artistes Plasticiens de Roumanie section Peinture, après qu’une composition présentée fut admise au Salon Officiel des Arts, par un jury qui ignorait que l’auteur était  encore étudiant.

Sa carrière d’artiste-peintre mentionne de nombreuses participations aux Salons officiels d’Art de Bucarest et des villes principales du pays, de même qu’aux expositions d’art roumain contemporain à l’étranger (Allemagne, Hollande, Belgique, Bulgarie, Italie, Autriche, Lybie, Israël, Japon etc.).

Constantin Dipşe organise ses propres expositions et vernissages dans le pays: 1956, 1959, 1962, 1966 (3 expositions), 1975, 1981; en 1992 il présente ses toiles dans une exposition à Toulouse en France. Après, dans le pays en 1995 – 2 expositions, 2002, 2009 la dernière en la présence de l’artiste.

Ses héritiers ont organisé des expositions posthumes en: 2010 -2011, 2012, 2013, 2014, en 2017 – 4 expositions pour le Centenaire de la naissance de l’artiste.

Bien de ses œuvres ont quitté les expositions de même que l’atelier de création, pour figurer dans des collections privées – en Europe, sur le continent américain, en Australie, dans les pays de l’Orient – et en Roumanie, dans des musées et des collections privées.

L’artiste s’est spécialisé également dans l’art monumental – mosaïque, fresque laïque et religieuse – et signe seul ou en collectif, plusieurs œuvres répandues dans tous les coins du pays (localités: Putna, Murfatlar, Nojorid, Bucarest etc.). On retrouve son empreinte artistique également dans ses peintures sur verre et dans les illustrations de plusieurs livres.

Loin de toute activité politique, l’artiste a vécu dans une gêne financière et précarité matérielle prolongées, pour ne pas avoir „obéi” dans ses créations, aux exigences thématiques qui faisaient l’éloge du socialisme et du communisme.

Constantin Dipşe ne s’est pas adapté au nouveau régime – ce qui aurait signifié un changement intérieur profond – mais il a essayé de s’accommoder, en opposant aux conditions externes nuisibles, l’expression de sa nature véritable, tout en restant à l’écoute de ce qui traversait son esprit et son sentiment.

La sérénité qui se dégage de ses tableaux – compositions, paysages, portraits et „portraits de fleurs” – c’est l’énergie même propre à l’art populaire roumain – que l’artiste utilise pour maîtriser ses souffrances provoquées par un régime mesquin qui contrôlait toute l’existence des créateurs d’art, depuis leur état financier, matériel à  la création artistique.

Défiant ces contraintes, Constantin Dipşe forge son destin d’artiste et son style propre, faisant preuve d’une science et rigueur professionnelles exemplaires; le tout, exprimé en couleurs dont il est considéré  comme l’un des maîtres, dans la peinture roumaine.

Sous un „habit figuratif” (apparemment avec des renvois aux thèmes naïfs), en couleurs ensoleillées agencées singulièrement mais avec science, talent et sensibilité – les tableaux révèlent, à travers une lecture plus savante, des symboles tressés aux sentiments qui mènent à des archétypes.

Constantin Dipşe a créé jusqu’au dernier instant de sa vie qu’il a quittée à 93 ans et deux mois, ayant près de lui, l’amour de son épouse – Măriuca et de son fils – Ionuţ.