« La Fontaine au Carrefour des routes »
motto: Qu’il est triste d’acheter l’eau pour boire !
Creuser des fontaines est un acte spécifiquement humain, commun à tous les peuples. Mais chacun « construit » ses fontaines, à son image. A chaque pays, à chaque peuple revient le mérite de l’originalité de l’emplacement, de l’architecture, de l’ornementation. On pourrait y reconnaître, un reflet de l’expérience, de l’attitude du constructeur – individuel ou collectif – manifesté envers ses semblables.
En Roumanie, excepté les fontaines du périmètre des fermes, on retrouve nombre de fontaines communes à la cour et à la route. Il n’y a plus de propriétaire unique de la fontaine, le maître de la ferme faisant don de l’eau à tous ceux qui en ont besoin.
Les fontaines, on les retrouve chez nous, très souvent, au carrefour des routes. Oeuvre d’un constructeur anonyme, ces fontaines, équipées d’un seau et d’une tasse, offrent l’eau à tout passant voulant se désaltérer.
Placée dans des endroits appartenant à tous, la Fontaine roumaine semble être là depuis toujours, partie intégrante d’une nature autrement incomplète. Elle n’est plus perçue comme un ouvrage de la main de l’homme: c’est une création de son âme, de son esprit.
Véritable offrande d’eau, elle devient chez nous, une immanence de la nature.
Nous aimerions bien vous accueillir chez nous, pour vous faire boire de l’Eau de Notre Fontaine.
Maria Dipşe – extrait de l’étude: L’Eau, Mythe et réalité dans la littérature populaire roumaine – présentée au Colloque international „L’EAU, MYTHES ET REALITES„, Dijon-France, novembre 1992